Barbara Chase-RiboudQuand un nœud est dénoué, un dieu est libéréBarbara Chase-Riboud

Avec Quand Un Noeud Est Dénoué, Un Dieu Est Libéré, pour la première fois, huit musées parisiens unissent leurs forces pour célébrer une artiste de son vivant et mettre en lumière sa relation au patrimoine.

Depuis sept décennies, Barbara Chase-Riboud (née en 1939) crée des œuvres abstraites manifestant sa maîtrise de la mémoire, de l’histoire, de l’identité et de la monumentalité.

À travers une série d’installations, cette exposition proposée par plusieurs musées explore les façons dont les sculptures abstraites, les dessins et la poésie de Chase-Riboud dialoguent avec les collections permanentes de ces institutions parisiennes. Modelant, pliant et alliant de fines feuilles de cire composant des formes géométriques, ses sculptures en bronze sont réalisées selon la méthode de la fonte à la cire perdue.

La pratique de l’artiste, au-delà des disciplines, remet en question les contradictions rigide/souple, minéral/vivant, masculin/féminin, occidental/non-occidental, stable/fluide, figuratif/abstrait, puissant/impuissant.

Témoignant des voyages de Barbara Chase-Riboud à travers l’Europe, l’Afrique et l’Asie, et de sa maîtrise des formes, cette exposition présente un ensemble de sculptures rassemblant les discours esthétiques et établissant un pont entre les traditions nationales et culturelles, et démontrant la puissance du bronze et de la soie. Dans chacun des musées, les œuvres sont associées à un poème extrait de Everytime a Knot is Undone, a God is Released, créant ainsi un dialogue entre l’expression matérielle et immatérielle de l’art de Chase-Riboud.

Cette exposition bénéficie du soutien généreux de la Ford Foundation et de la Terra Foundation for American Art. Le commissariat de l’exposition est assuré par Erin Jenoa Gilbert et Donatien Grau.


programmation et événements autour de l'exposition  :  

Vendredi 18 octobre, à 19h : Rencontres à l'auditorium Michel Laclotte du musée du Louvre

Une conférence avec la participation de Claire Bettinelli (Musée national des arts asiatiques – Guimet), Ariane Coulondre (Musée national d’art moderne – Centre Pompidou), Nicolas Gausserand (Musée d’Orsay), Erin Jenoa Gilbert, Donatien Grau (Musée du Louvre), Sarah Lignier (Musée du quai Branly – Jacques Chirac), Marie-Pauline Martin (Cité de la musique – Philharmonie de Paris), Laëtitia Ferreira (Musée national de l'histoire de l’immigration – Palais de la Porte Dorée) et Hugo Vitrani (Palais de Tokyo).


Musée du Quai Branly - Jacques Chirac

15 OCTOBRE 2024 - 13 JANVIER 2025

La présentation de la sculpture monumentale Standing Black Woman / Black Tower (1973) révèle la relation entre les sculptures de Barbara Chase-Riboud, les collections et l’architecture du musée du Quai Branly – Jacques Chirac dédié aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.
Chase-Riboud a voyagé à travers l’Afrique du Nord et de l’Ouest, entre 1958 et 1975. La forme monolithique de la sculpture et sa teinte monochrome font référence aux structures totémiques honorant les ancêtres qui ornent l’entrée des sanctuaires d’Afrique de l’Ouest. L’élément en bronze est divisé en deux sections reliées par une jupe de corde marine lâche. L’élément supérieur porte un motif abstrait, répété sur la base. L’artiste explique : « Les sculptures à jupe, qui ont transféré les caractéristiques d’un matériau à un autre, ont évolué : je voulais me libérer de la tyrannie de la base et des jambes et j’ai trouvé la réponse dans le masque de danse africain qui cache son porteur avec de la fibre. »

INFORMATIONS PRATIQUES : 
37, quai Branly, 75007 Paris, France
www.quaibranly.fr


Musée d'Orsay

17 SEPTEMBRE 2024 - 15 DECEMBRE 2024

Le Salon de l’Horloge d’Orsay est un espace emblématique pour les visiteurs du monde entier. Derrière le cadran monumental de l’ancienne gare devenue musée, Barbara Chase-Riboud a choisi de présenter Time Womb pour aborder les questions de temporalité dans son œuvre, créant des chemins alternatifs vers, à travers et à partir de l’histoire pour tenter d’approcher ce que signifie vivre en être humain. Time Womb est une série de six sculptures évocatrices de traditions non occidentales forgeant des associations syncrétiques avec le concept de temps, commencée en 1961 et achevée en 1971. Dans cette installation, quatre Time Wombs entourent Bathers, un relief minimaliste composé de seize rectangles de fonte d’aluminium brillante aux surfaces ondulées qui reposent au sol, évoquant un bassin réfléchissant. Sur cette « grille », des cordons de soie tressés bombent la surface, évoquant des formations rocheuses révélées par l’écoulement de l’eau. Bathers est illustré par le poème du même titre.
En savoir plus sur l'exposition 

INFORMATIONS PRATIQUES : 
1, rue de la Légion-d’Honneur, 75007 Paris, France
www.musee-orsay.fr


Musée du Louvre

9 OCTOBRE 2024 - 6 JANVIER 2025

Sous la Pyramide du Louvre, la stèle Colonne d'Or (1973) évoque la présence d'une figure royale. Dans les collections des antiquités grecques, étrusques et romaines et des antiquités égyptiennes, c’est la figure de Cléopâtre, centrale dans l’œuvre de l’artiste depuis sa découverte de l’Égypte en 1958, qui se trouve invoquée : princesse grecque et d’Égypte, femme érudite et politique, présente dans deux départements du Louvre reliés par l’artiste. Durant son voyage, Barbara Chase-Riboud remonte le Nil et visite les monuments d’Alexandrie, de Louxor et du Caire. Elle revient transformée. La série Cléopâtre comprend cinq sculptures monumentales réalisées sur une période de trente ans (1973-2003), dont deux sont présentées au Louvre. Ces sculptures, semblables à des armures, se composent de centaines de tesselles de bronze liées par des fils de cuivre. Cette installation est illustrée par des vers de Portrait of a Nude Woman as Cleopatra, publié en 1987.
En savoir plus sur l'exposition

INFORMATIONS PRATIQUES : 
Rue de Rivoli, 75001 Paris, France
www.louvre.fr


Philharmonie de Paris

12 OCTOBRE 2024 - 13 JANVIER 2025

À la Philharmonie, Barbara Chase-Riboud a choisi d’exposer La Musica Josephine, Black/Red 2021. Créée en l’honneur de Joséphine Baker, cette œuvre angulaire rappelle la huitième note musicale. Une corde rouge nouée à une base noire semble danser. Baker, comme Chase-Riboud, est née aux États-Unis, mais a passé sa vie d’artiste et d’activiste à Paris. Elles ne se sont rencontrées qu’une seule fois, dans les coulisses, quelques heures avant la dernière représentation de Joséphine à Bobino. Quarante-six ans plus tard, alors qu’elle assistait à l’entrée de Baker au Panthéon, Chase-Riboud a imaginé cette sculpture monumentale. Elle est présentée avec le manifeste de Barbara De Malcolm à Joséphine.

INFORMATIONS PRATIQUES : 
221, avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris, France
www.philharmoniedeparis.fr


Musée Guimet 

16 OCTOBRE 2024 - 6 JANVIER 2025

Avant que Barbara Chase-Riboud ne réalise ses premières sculptures combinant la fibre et le bronze, elle a effectué un voyage décisif : en 1965, au plus fort de la guerre du Vietnam, elle accompagne son mari Marc Riboud dans un voyage en République populaire de Chine. Le couple voyage en train et découvre le patrimoine chinois dans le contexte de la République populaire de Chine. 
La sculpture Mao’s Organ, 2007, présentée au musée Guimet, a été réalisée après le dernier voyage de l’artiste en Chine en avril 2007. Sa composition rappelle les bouddhas de pierre couchés en Chine, que l’artiste décrit comme « des motifs magnifiquement calculés de plis plats qui se chevauchent, incisés comme des dessins plutôt que sculptés comme des sculptures ». Cette sculpture monumentale est présentée avec une série de photographies d’archives prises par Marc Riboud et la collection personnelle de sceaux chinois de l’artiste. Cette installation est associée à deux poèmes : Linceul Han et Le Puits de la Précieuse Concubine Perle.
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INFORMATIONS PRATIQUES : 
6, place d’Iéna, 75116 Paris, France
www.guimet.fr


Palais de Tokyo

17 OCTOBRE 2024 - 5 JANVIER 2025

The Black Standing Women of Venice, réalisé entre 2021 et 2023, est l’ensemble le plus récent de Barbara Chase-Riboud, conçu en dialogue avec L’Homme qui marche de Giacometti. Il s’agit de la plus importante présentation de cette série de sculptures minimalistes monochromatiques portant
le nom de femmes poètes à travers l’histoire. Conçue comme un monument au pouvoir des femmes, la présentation est illuminée par l’écho d’un chœur de femmes artistes, commissaires d’exposition, auteures et activistes récitant des poèmes tirés de la collection de vers de Chase-Riboud Everytime a Knot is Undone, a God is Released.
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INFORMATIONS PRATIQUES :
13, avenue du Président-Wilson, 75116 Paris, France
www.palaisdetokyo.com 


Palais de la Porte Dorée

1er OCTOBRE 2024 - 12 JANVIER 2025

Dans le Salon des laques du Palais de la Porte-Dorée, deux sculptures monumentales de la série Zanzibar s’inscrivent dans l’esthétique Art déco du bâtiment. Conçues en 1972 et 1974, ces sculptures présentent une élévation en bronze dont la base est dissimulée par une jupe construite en soie, laine et fibres synthétiques. Barbara Chase-Riboud a commencé sa série Zanzibar en 1970, nommant les sculptures d’après cette île de l’océan Indien, à l’Est de l’Afrique, plaque tournante du commerce arabe des esclaves, du XVIIe au XIXe siècle.

Dans Zanzibar Gold, des bobines de soie blonde, torsadées, tricotées, bouclées, tressées, nouées, tombent sur le sol à partir d’un haut-relief en bronze poli. Sur un mur blanc, cette sculpture monochrome semble une peinture abstraite. Dans Zanzibar/Black, le bronze noirci se fond dans la laine noire, la couleur agissant comme une force unificatrice entre la matière et la texture. Ces sculptures sont accompagnées du poème épique de Barbara Chase-Riboud Why Did We Leave Zanzibar?
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INFORMATIONS PRATIQUES : 
293, avenue Daumesnil, 75012 Paris, France
www.palais-portedoree.fr


Centre Pompidou

15 OCTOBRE 2024 – 9 MARS 2025

Un ensemble de cinq sculptures monumentales est présenté au sein des collections du Musée national d’art moderne. Si le langage plastique de Barbara Chase-Riboud est singulier, ses œuvres résonnent avec celles d’autres grandes figures présentes au sein du parcours, tels que Germaine Richier, Louise Nevelson ou Henri Matisse. Exposées pour la première fois en Europe, ces œuvres à la fois organiques et abstraites unissent la pratique du tissage et la sculpture en bronze. Le métal poli devient une structure dynamique, un écheveau brillant comme soutenu par des tressages souples de cordes de soie ou de laine. Par leurs titres, ses sculptures renvoient à la grande histoire, telle la série des monuments imaginaires à Malcolm X, ou à l’histoire de l’art moderne (Matisse’s Back in Twins). Elles prennent la forme de stèles majestueuses, drapées de couleurs baroques, l’or, le rouge et le noir, évoquant l’apparat et le pouvoir. Replaçant le processus créatif de l’artiste en dialogue avec la sculpture de son temps, cette exposition met en lumière son rapport à l’espace et à la monumentalité, son expérimentation sur la couleur et la matière, sa relation à l’histoire et à la mémoire.  Ces œuvres sont accompagnées du poème de Barbara Chase-Riboud, Been There, Done That.

INFORMATIONS PRATIQUES : 
Place Georges-Pompidou, 75004 Paris, France
www.centrepompidou.fr


Biographie de l'artiste

Née à Philadelphie en 1939, Barbara Chase-Riboud réside à Paris. Elle obtient sa licence de beaux-arts à la Tyler School of Art de l’université Temple. En 1957, elle bénéficie d’une bourse John Hay Whitney à l’Académie américaine à Rome. Introduite pour la première fois à la technique de la cire perdue, l’artiste commence à développer une nouvelle variante de l’ancienne technique de fonte du bronze, en utilisant des feuilles de cire souple qu’elle peut plier pour couler les rubans de métal. En 1958, Chase-Riboud s’inscrit au programme de maîtrise de l’école de design et d’architecture de l’université de Yale, devenant ainsi la première femme noire à obtenir une maîtrise d’art et d’architecture dans cet établissement. Barbara Chase-Riboud part pour Londres, puis pour Paris, où elle s’installe en 1961. Elle y mène une grande carrière de sculptrice et rencontre des artistes et des personnalités culturelles comme Alberto Giacometti, James Baldwin, Alexander Calder, Salvador Dalí, Max Ernst, Dorothea Tanning, Man Ray, Lee Miller, Henri Cartier-Bresson et le photojournaliste Marc Eugène Riboud, son époux.

En 1999, Barbara Chase-Riboud a été la première femme artiste vivante à faire l’objet d’une exposition monographique au Metropolitan Museum of Art. Lauréate de nombreux prix, elle a été nommée chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 1996. En 2021, elle a reçu le prix AWARE pour le mérite exceptionnel et le prix artistique de la Fondation Simone et Cino Del Duca. En 2022, elle a reçu le Lifetime Achievement Award du Centre international de la sculpture et la Légion d’honneur française.

Ses œuvres sont entrées dans les collections de nombreux musées tels que la Collection du Centre national des arts plastiques de France, le Metropolitan Museum of Art, le MoMA, le Guggenheim, la Tate Modern, le Smithsonian American Art Museum, le SFMOMA, le Berkeley Museum
of Art, le Philadelphia Museum of Art, le Glenstone Museum, la Yale University Art Gallery, le Colby Museum of Art et le Studio Museum in Harlem. Son oeuvre a aussi fait l’objet de nombreuses expositions personnelles, dont récemment « Infinite Folds » aux Serpentine Galleries de Londres (2022-2023) et « The Encounter: Barbara Chase-Riboud / Alberto Giacometti » au MoMA (2023). Elle est l’autrice primée de six romans et de trois recueils de poésie. Ses mémoires qui viennent de paraître au Seuil, J’ai toujours su, sont un portrait intime, à travers les lettres qu’elle a écrites à sa mère
entre 1957 et 1991.