Trésors de Méditerranée orientaleGalerie d’Angoulême
Dans l’enfilade des cinq salles au décor néoclassique sont exposées les collections des Antiquités orientales et en particulier les œuvres du Levant et de l’Iran antique. Mais ces pièces ont connu d’autres fonctions avant d’être transformées en salles de musée.
Le musée s’agrandit
1824. Le roi Charles X assiste à l’inauguration d’un nouveau musée au sein du palais du Louvre. Cette salle est nommée la galerie d’Angoulême, en hommage à son fils aîné, le duc d’Angoulême, rentré vainqueur de l’expédition d’Espagne. Ici, on peut alors venir admirer une collection nouvelle : les sculptures dites modernes, par opposition aux œuvres antiques gréco-romaines.
À cette époque, le Louvre, ancienne résidence des rois, est encore un symbole fort du pouvoir royal et impérial. Suite à la Révolution française, un premier musée est créé en 1793, amorçant la transformation progressive du palais en musée. Alors que les différents régimes politiques se succèdent en ce début de 19e siècle, les collections continuent de s’enrichir. Et il faut leur faire de la place ! Ici et là, de nouvelles sections se créent. Parmi elles, la galerie d’Angoulême.
Le musée de sculpture moderne
Pour offrir un décor à cette nouvelle section, commande est faite à l'architecte Pierre Fontaine, qui a déjà travaillé sous le Premier Empire. Le musée de sculpture moderne présente une centaine d’œuvres d’artistes français qui datent essentiellement de la Renaissance, comme la Diane chasseresse venue du château de Diane de Poitiers à Anet, et aussi des 17e et 18e siècles. La plupart proviennent de l’ancien musée des Monuments français créé par Alexandre Lenoir à partir de 1795 pour sauvegarder des sculptures qui se trouvaient dans des églises ou des monastères détruits sous la Révolution, tel le Monument au cœur de Henri II.
Mais au fil des acquisitions, l’espace de la galerie finit par devenir insuffisant pour accueillir cette vaste collection. En 1933, celle-ci cède la place aux Antiquités orientales. Quant aux sculptures, on peut toujours les voir au Louvre, mais dans une autre aile (Aile Richelieu).
Les plus anciennes œuvres du Louvre
Parmi les 100 000 objets que compte la collection des Antiquités orientales, la galerie d’Angoulême présente les œuvres du Levant, c’est-à-dire des actuels Syrie, Liban, Israël, Jordanie et Chypre. Certaines de ces œuvres datent de 7000 ans avant J.-C. Elles comptent parmi les plus anciennes des collections du musée.
Découvertes pour la plupart au cours de campagnes archéologiques françaises, elles témoignent du raffinement artistique de cette zone d’échange entre la Méditerranée et l’Asie où se croisent de multiples influences. Ce carrefour entre l’Égypte, la Mésopotamie, l’Anatolie et le monde égéen a vu le développement de villes prospères comme Byblos et Ougarit. Les statues, les stèles et les textes mythologiques évoquent le monde religieux de ces royaumes dont la Bible nous a transmis le souvenir. Les boîtes en ivoire, les coupes en or et les bijoux en révèlent la richesse et le foisonnement artistique.
Sélection d'œuvres
Statue de forme humaine
1 sur 15
Le saviez-vous ?
Une statue de 9000 ans
C’est la plus ancienne des œuvres conservées au Louvre : elle date des environs de 7000 avant notre ère ! Cette statue appartient à la direction des Antiquités de Jordanie. Elle est exposée au Louvre dans le cadre d’un dépôt longue durée pour y être exposée parmi les collections permanentes. Si l’on ignore sa signification, on sait en revanche qu’elle était autrefois ornée d’une perruque en matière végétale et de vêtements peints qui n’ont pas survécu au passage du temps.
Attention à la foudre !
La stèle a été trouvée à Ougarit, l’actuelle Ras Shamra sur la côte syrienne, qui fut la capitale d’un royaume florissant au 2e millénaire avant notre ère. Elle montre Baal, dieu de l’orage, brandissant la masse d’arme qui déclenche le tonnerre et la pluie. La lance qu’il plante dans le sol évoque la foudre qui frappe la terre. Cette lance garnie de feuilles rappelle aussi la végétation.