Les 230 ans du musée du Louvre

AutreAnniversaire

Le 29 septembre 2023

1793 - 2013

Avant même d’être un musée, le Louvre fut l’hôte des artistes, accueillant pour certains leurs ateliers entre sesmurs. Quand le musée du Louvre ouvrit en 1793, les artistes furent son premier public. À l’occasion de son 230e anniversaire, le musée renouvelle l’approche du contemporain et annonce une pluralité de propositions. Invitant des artistes à habiter ses espaces physiques et imaginaires, il incite à regarder le patrimoine conservé au Louvre avec un oeil toujours neuf et à reconsidérer le musée comme patrimoine.

Le musée n’a cessé de se réinventer. Créature plastique, par ce qu’il contient, ses récits, ses vies, il reste contemporain, par ses formes et sa temporalité. Cet anniversaire – 230, à l’horizon 2030 – est une invitation à donner la parole à ceux qui font que les musées aujourd’hui sont au coeur de bien de nos préoccupations.

Suivant les mots de Laurence des Cars, Présidente-Directrice du musée du Louvre « le contemporain au Louvre a aujourd’hui un sens neuf. Nous appartenons à une époque où les formes de créations sont multiples, dans le musée et ailleurs. Il faut les relier, avec exigence et générosité, au musée. Le Louvre n’est pas le lieu de l’art contemporain, il est le lieu contemporain de l’art. »

 

Les Hôtes du Louvre

Deux cent trente ans après son ouverture au public, le musée du Louvre renoue avec son passé d’atelier d’artistes en invitant deux figures de la création contemporaine, qui ont vécu leur révélation d’artistes au musée. Avec ce programme, intitulé Les Hôtes du Louvre, le musée convie Kader Attia et Elizabeth Peyton entre décembre 2023 et juin 2025 à occuper un atelier dans le palais même et à participer à l’ensemble de ses programmations.

Dialogues d’artistes au Louvre

Le musée du Louvre réédite les Dialogues du Louvre qu’y tint Pierre Schneider en 1972, dans lequel il interviewait dans et sur le musée certains des plus grands artistes de son temps. Les récits de ses promenades dans le musée avec les artistes modernes qu’il avait conviés y étaient recueillis : Marc Chagall, Sam Francis, Alberto Giacometti, Joan Miró, Barnett Newman, Jean-Paul Riopelle, Pierre Soulages, Saul Steinberg, Bram van Velde, Maria Elena Vieira da Silva, Zao Wou-ki ont cheminé au Louvre et évoqué les oeuvres qui comptaient pour eux. Plus de cinquante ans après, le Louvre réédite le livre, avec les éditions La Barque.

À l’occasion de cette réédition, le Louvre a invité Hans Ulrich Obrist à reprendre le fil de l’histoire. Ce grand critique et commissaire d’exposition (directeur artistique, Serpentine Galleries, Londres) s’en inspire pour Les Conversations du Louvre (publiées en coédition avec le Seuil) : Kader Attia, Daniel Buren, Barbara Chase-Riboud, Julien Creuzet, Dominique Gonzalez-Foerster, Simone Fattal, Sheila Hicks, Anselm Kiefer, Lee Ufan, Annette Messager, Philippe Parreno, nous donnent à percevoir «leur musée», et nous transmettent l’urgent désir de retourner au Louvre, et de les y suivre. Ils révèlent les œuvres qui ont compté de façon significative dans la construction de leur propre univers et qui résonnent dans leur travail.

Anaël Pigeat, critique d’art et journaliste, Editor-at-large de l’édition française du mensuel The Art Newspaper, a recueilli, pour Paroles du Louvre, les regards de douze jeunes artistes, diplômés récents de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts : Nathan Bertet, Ymane Chabi-Gara, Jean Claracq, Jennifer Douzenel, Joséphine Ducat, Nathanaëlle Herbelin, Dora Jeridi, Thomas Lévy-Lasne, Enzo Meglio, Madeleine Roger-Lacan, Christine Safa, Elene Shatberashvili. Véritable portrait du musée, subjectif et multiple, Paroles du Louvre invite à une traversée des huit départements qui conservent les collections du musée du Louvre. Ils ouvrent la voie d’une expérience sensible et personnelle des oeuvres, informées par leur propre perspective de création.

Découvrir le podcast Paroles du Louvre

Atelier au Louvre

Le musée du Louvre et l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts nouent un nouveau partenariat à partir de l’année 2023-2024, qui verra le Louvre accueillir, tout au long de l’année, un atelier des Beaux-Arts en ses murs, afin que les jeunes artistes inventent leurs lectures créatives du patrimoine. Le premier atelier associé est celui d’Angelica Mesiti, avec Marion Naccache. La collaboration entre les deux institutions, se manifeste en outre par la participation de membres des équipes scientifiques du musée à la programmation culturelle de l’Ecole, et par le podcast Paroles du Louvre, dont les participants sont issus de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts (L’ENSBA).

Prêt exceptionnel d’œuvres du Louvre

Le musée du Louvre et le Centre Pompidou - Musée national d’art moderne partagent de nombreuses aventures communes. Le Centre Pompidou fait entrer les oeuvres modernes et contemporaines dans les collections nationales, et le Louvre présente le patrimoine suivant un regard en soi résolument moderne et contemporain.

Pour la célébration de son deux cent-trentième anniversaire, le musée du Louvre prêtera de manière exceptionnelle Les Femmes d’Alger d’Eugène Delacroix, qui inspira tant Picasso, à l’exposition du Centre Pompidou Picasso. Dessiner à l’infini (18 octobre 2023 – 15 janvier 2024). Le Louvre consentira également le prêt de quinze de ses sculptures cycladiques, dont la célèbre Tête de Kéros. Cet ensemble d’oeuvres sera intégré à l’ouverture du parcours des collections permanentes du Musée national d’art moderne, comme un pont entre segments des collections patrimoniales.

La Chalcographie du Louvre au Consortium 

L’exposition Printed Matters : La Chalcographie du Louvre au Consortium, organisée en partenariat musée du Louvre, Réunion des musées nationaux-Grand Palais (Rmn-GP), Consortium Museum de Dijon et conçue par Franck Gautherot et Seungduk Kim, sera présentée du 27 octobre au 31 mars 2024 au Consortium Museum, avec près de soixante-dix gravures de la Chalcographie, mêlant créations contemporaines et gravures historiques, issues de la tradition d’imitation. L’ensemble propose le sentiment d’un présent, où patrimoine réinventé et création patrimonialisée se mêlent.

Constellation du Louvre

Pour la nouvelle création de la Chalcographie du Louvre, le musée du Louvre et la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais ont invité l’artiste Jean-Marie Appriou. Cette invitation s’inscrit dans le renouveau de ce patrimoine vivant, associant histoire du musée et savoir-faire des maîtres d’art des Ateliers d’art de la Rmn-GP. En cette année anniversaire, l’artiste retourne aux origines du musée et entend concevoir, par son oeuvre, une fable animalière du musée.

 Partager cet article

Vous aimerez aussi

Auprès de L'Homme au gant : Elizabeth Peyton à la chalcographie du Louvre

 

 « Hôte du Louvre », l’artiste américaine Elizabeth Peyton, dont l’atelier s’installe au pavillon de Flore, vient d’achever une gravure à la chalcographie du Louvre. Inspirée de L’Homme au gant de Titien, son œuvre rejoint aujourd’hui les collections du département des arts graphiques. 

« La vocation du Louvre est d’aller à la rencontre de tous les publics. »

Depuis le 19 octobre, le Louvre organise une exposition dans le centre commercial Qwartz de Villeneuve-la-Garenne. Un projet ambitieux qui vient couronner trois années de collaboration culturelle avec la ville de Villeneuve-la-Garenne dans les Hauts-de-Seine. Gautier Verbeke, directeur de la Médiation et du Développement des publics du musée, nous en détaille la programmation. 

Barbara Chase-Riboud dénoue le Louvre

L’exposition Quand un nœud est dénoué, un dieu est libéré rend hommage à Barbara Chase-Riboud, sculptrice, poète et romancière ayant franchi de nombreuses frontières, tant géographiques qu’artistiques. À l’occasion d’une collaboration inédite entre huit prestigieux musées parisiens, dont le co-commissariat général est assuré par Donatien Grau, ses sculptures seront exposées dans le département des Antiquités égyptiennes et celui des Antiquités grecques, étrusques et romaines. Si le titre de l’exposition et du recueil de 2014 évoque un dénouement, c’est donc aussi, au sens fort, une œuvre qui « fait lien », dans le Louvre et au dehors.