Mamlouks

30 avril – 28 juillet 2025

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  • vue de l'œuvre Un classique de la littérature arabe  - 1

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Un classique de la littérature arabe Al-Hariri, Maqamat (Séances) : Abu Zayd quittant le campement endormi
Egypte ou Syrie, 1337
Manuscrit en arabe; encre, pigment et or sur papier, 37,5 x 26,5 cm
Oxford, Bodleian Library, MS. Marsh 458, f. 92r 

Au cours de la période mamlouke, Le Caire et Damas deviennent d’importants centres de production de manuscrits en langue arabe. D’une grande diversité, cette production comprend aussi bien des textes religieux que littéraires ou scientifiques. Particulièrement en vogue sont les traités de furusiyya, qui dispensent un ensemble de connaissances, tant théoriques que pratiques, sur tout ce qui concerne l’art de la guerre et les disciplines équestres. 

Si les corans enluminés constituent la part la plus remarquable au sein de l’ample production d’ouvrages religieux, on compte également des manuscrits réalisés pour les communautés juives et chrétiennes. Une copie du Pentateuque en arabe, à l’ornementation de même style que les corans contemporains, atteste de la porosité esthétique entre les différents ateliers. Le corpus des textes littéraires comporte des recueils de poèmes (diwan) et des grands cycles de la tradition arabe classique, comme les fables animalières de Kalila wa Dimna (Kalila et Dimna). 

Les Maqamat (séances littéraires) d’Al-Hariri constituent un autre classique particulièrement populaire à l’époque mamlouke. Rédigées en prose rimée, elles mettent en scène Abu Zayd, sorte de vagabond hâbleur, qui utilise la ruse et ses talents oratoires pour berner ses interlocuteurs et en obtenir des avantages. L’histoire est narrée par al-Harith, un marchand naïf qui l’accompagne dans ses pérégrinations, de Damas à Samarcande.

La XLIIe séance relate comment Abu Zayd profite du sommeil de ses compagnons pour s’enfuir à dos de chamelle. La veille au soir, il avait déclamé des poèmes à énigmes de son invention, et soutiré une rétribution pour la résolution de celles-ci. La disposition des éléments graphiques sur la page et la composition resserrée sont caractéristiques des manuscrits d’époque mamlouke.  L’emploi du fond d’or, sur lequel se détachent les figures, rappelle le décor des objets en verre doré et émaillé. Enfin, le motif de la fleur de lotus au coin supérieur droit, témoigne d’influences chinoises.