La gypsothèque du Louvre

Le musée du Louvre conserve une « gypsothèque », collection de modèles en plâtre historiques obtenus par le moulage d’une œuvre.

Elle est abritée dans la petite écurie du roi bâtie par Jules Hardouin Mansart à Versailles.

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La gypsothèque du Louvre

Pour une Antiquité moderne : les plâtres du Louvre

La gypsothèque du Louvre réunit quatre siècles de redécouverte de « l’Antique », romain puis grec. La collection est unique au monde par la quantité et la qualité de ces modèles, prélevés tout d’abord à Rome, pour certains dès le XVIIe siècle, puis lors des premières fouilles archéologiques d’Herculanum et Pompéi au XVIIIe siècle, en Grèce et dans tout le bassin méditerranéen enfin au XIXe siècle. Pas moins de cinq mille cinq cent plâtres historiques ont ainsi établi la fortune de l’Antique ; un phénomène qui demeure d’actualité au XXIe siècle.

Que peut-on voir à la galerie des sculptures et des moulages ?

Dans ce vaste conservatoire, le visiteur pourra traverser le temps afin d’admirer des témoins de la Grèce antique : Delphes avec le trésor de Siphnos ou la colonne des Danseuses ; Olympie avec l’hiératique Apollon du fronton du temple ; et l’Acropole d’Athènes, avec le Parthénon, la balustrade du temple d’Athéna Nikè ou le baldaquin de l’Érechthéion et ses caryatides.

Le monde hellénistique et romain est aussi exposé : le colosse de Monte Cavallo face aux colonnes du temple des Dioscures, ouvrant les galeries peuplées par plusieurs Victoire de Samothrace, ainsi que des œuvres de la collection de Louis XIV, comme l’Hercule Farnèse ou le Gaulois mourant, ou la base de la colonne Trajane.

De l’Antique au Grand Siècle

Vingt ans de travaux ont permis de ressusciter la mémoire de ces ensembles et d’écrire deux gestes majestueuses, l’appropriation de l’Antiquité grecque par les Romains et celle de l’Antiquité romaine par le Grand Siècle…

Le visiteur sera surpris d’apprendre qu’en France cette geste s’enracine dans la « Sale des Antiques » au palais du Louvre où étaient installées les premières collections royales d’antiques, en plâtre !

Ces œuvres allaient servir de répertoire aux artistes de l’époque moderne pour orner le parc du château de Versailles de copies en marbre ou de statues inspirées de l’Antique.

Des chevaux de retour dans les écuries de Versailles

Parmi les nombreux plâtres de la gypsothèque du Louvre représentant des chevaux, les plus illustres sont peut-être les tirages monumentaux des chevaux de Saint-Marc, uniques vestiges d’un quadrige antique dont les originaux ornaient l’hippodrome de Constantinople avant leur accaparement par Venise en 1204 et un passage éphémère à Paris suite aux saisies napoléoniennes.


Ressources sur la gypsothèque

Le Breton, Élisabeth, « Un conservatoire des plâtres antiques. 1re partie. Des Académies royales du XVIIe siècle à la Nouvelle École royale et spéciale des beaux-arts (Paris) au XIXe siècle », In Situ 43, 2021 https://doi.org/10.4000/insitu.28626.

Le Breton, Élisabeth, « Un conservatoire des plâtres antiques. 2e partie. De la Nouvelle École royale et spéciale des beaux-arts (Paris) à la gypsothèque du musée du Louvre », In Situ 43, 2021 https://doi.org/10.4000/insitu.28947.

Martinez, Jean-Luc, « Exposer des moulages d’antiques : à propos de la gypsothèque du musée du Louvre à Versailles », In Situ 28, 2016 https://doi.org/10.4000/insitu.12537.

Martinez, Jean-Luc, « La gypsothèque du musée du Louvre à Versailles », Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (153e année) 3, 2009, p. 1127-1152 https://doi.org/10.3406/crai.2009.92593.

Pinatel, Christiane, « La formation de la collection de moulages d'après l'antique à Versailles », Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, 1996, 1999, p. 318-327 https://doi.org/10.3406/bsnaf.1999.10115.