L’ouvrage présenté par l’auteur publie les trois albums de la collection de Richard Topham (1681-1730) consacrés aux antiques réunies par le cardinal Scipion Borghèse (1577-1633). Le collectionnisme des dessins d’antiques, qui s’est développé parallèlement à celui des antiques depuis que celles-ci acquièrent au XVe siècle leur valeur testimoniale d’une Antiquité comprise comme un modèle, est illustré dans cet ouvrage par l’exemple que constituent les 230 dessins que le collectionneur anglais commande à Rome pour parfaire sa connaissance livresque de l’Antiquité : son travail sur sa propre collection, présenté par Valentine Dubard, en témoigne.
L’ouvrage montre également, toujours sur le cas des albums Borghèse de la collection Topham, comment les dessins d’antiques nourrissent l’histoire des antiques elles-mêmes et de la collection qui les a réunies. Il expose aussi l’ampleur de ce collectionnisme et ses conséquences économiques à Rome où un véritable marché s’organise. Deux exemples encadrant chronologiquement la collection de Topham, celui des dessins de la colonne de Théodose aux XVe-XVIe siècles présenté par Emmanuelle Brugerolles, et celui des dessins du duc de Luynes au XIXe siècle développé par Cécile Colonna, illustrent la pérennité de ce mouvement né à la Renaissance.
À l’occasion de la publication d’Une histoire en images de la collection Borghèse. Les antiques de Scipion dans les albums de Topham, sous la direction de Marie-Lou Fabréga-Dubert, coédition Musée du Louvre / Mare & Martin, 690 ill., 552 p., 89 €.