Dans la tradition classique, le nu, en tant que genre artistique, est toujours perçu sous un double aspect. D’une part, l’étude du nu renvoie directement à la connaissance du corps humain et l’importance qui lui est accordée dans la pratique du dessin illustre les liens qui unissent l’art et la science (notamment à travers l’anatomie). D’autre part, le nu incarne un idéal de beauté fondé sur le modèle antique, c’est-à-dire sur les idées de proportion, d’harmonie, de perfection. C’est pourquoi, à l’Académie, on apprend à dessiner le nu à la fois en copiant l’antique (à travers la sculpture) et en observant le modèle naturel. Cette référence au modèle antique sera progressivement mise en cause jusqu’à être complètement rejetée au 19e siècle avec le nu « moderne ».