Les « Faces à Faces » du Louvre ouvrent à l’échange et au débat autour de l’art contemporain. Les artistes s’y frottent tour à tour à des points de vue historiques, théoriques, critiques, portés sur les travaux qu’ils présentent au Louvre.
Depuis janvier 2010, L’esprit d’escalier de François Morellet, décor pérenne composé de sept vitraux, est installé dans l’escalier Lefuel, chef d’oeuvre d’architecture du Louvre de Napoléon III. Dans la continuité des «intégrations architecturales», entreprises par l’artiste au début des années 1970, l’oeuvre perturbe subtilement la perception de l’espace.
Pour ce pionnier de l’art optique et cinétique, qui a été membre du Groupe de Recherche d’Art Visuel entre 1960 et 1968, l’art a partie liée avec l’expérience physique du voir. Équilibre et instabilité, perspective et mobilité sont en permanente interaction, amenant une formulation sans cesse renouvelée de la composition visuelle. Ainsi les grilles décalées des vitraux du Louvre offrent-elles au spectateur un piège optique où le corps entier, lui-même en mouvement, se trouve impliqué.
En conversation avec Arnauld Pierre, historien de l’art optique et cinétique, l’artiste revient sur l’ensemble de son parcours, depuis ses réflexions distanciées sur l’art cinétique et les procédés aléatoires, jusqu’à la singularité des travaux pensés à l’échelle de l’architecture et de l’espace public.
Biographies
François Morellet
Peintre figuratif 1944 – 1949
Industriel 1948 – 1975
Membre du G.R.A.V. 1960 – 1968
Vivant 1926 – (Désire le rester)
Marié 1946 – (Désire le rester)
Peintre abstrait 1950 – (Désire le rester)
sans formation artistique (Désire le rester)
sans décoration (Désire le rester)
Arnauld Pierre
Arnauld Pierre est historien de l’art, professeur à l’université de Paris- Sorbonne (Paris-4). Auteur de plusieurs études sur l’art optique et cinétique, et notamment sur Jesùs Rafael Soto, il a également assuré le commissariat de l’exposition «L'OEil moteur. Art optique et cinétique, 1950-1975 », au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg en 2005. Il a récemment publié l’ouvrage : Calder la sculpture en mouvement (Éditions Découverte Gallimard, 2009) et est co-auteur de l’ouvrage Morellet (avec Jean-François Groulier, Jacqueline Lichtenstein, Thomas McEvilley, chronologie de Stéphanie Jamet, Paris, Galerie nationale du Jeu de Paume/ Réunion des musées nationaux, 2000).