En coupant à travers l’un des larges méandres du Nil la route de Korosko réduisait considérablement la distance et le temps de trajet entre le sud de l’Égypte et le centre du Soudan. Elle était ainsi au moins au XIXe siècle fréquemment empruntée par les voyageurs les marchands et les fonctionnaires de l’État. Son usage en tant que route d’invasion reste toutefois à confirmer.
Pour élucider cette question l’observation des indices archéologiques situés sur cette route s’avère essentielle tout comme la prise en considération des objectifs des envahisseurs et des potentiels bénéfices qu’ils auraient pu tirer de son utilisation. Il est également indispensable d’évaluer l’impact de l’évolution climatique dans l’est du désert égypto-soudanais au cours des derniers millénaires celle-ci n’ayant pas été sans conséquence sur la faisabilité d’importants mouvements de troupes à travers un désert aujourd’hui inhospitalier.
La nature de la route de Korosko ne saurait non plus être ignorée. Loin de l’idée que l’on se fait aujourd’hui d’une route elle s’apparente davantage à une série de traces difficilement identifiables voire totalement invisibles en nombre d’endroits ; traces qui n’ont en commun que leur point de départ à Korosko sur le Nil ainsi que la région où elles reprennent le fleuve entre Berber et Abou-Hamed.
En lien avec l'exposition « Pharaon des Deux Terres. L’épopée africaine des rois de Napata » du 28 avril au 25 juillet 2022 (Hall Napoléon).