Il faut la société engageant une voie démocratique, la société du fer et de l’industrie, pour que le geste du travail ouvrier, celui des manœuvres, sinon des déchus, acquière une noblesse qu’il n’avait pas. Au XIXe siècle la mise en image du mouvement entre dans une nouvelle ère. Peintres et graveurs peuvent restituer la vie quotidienne et laborieuse des ateliers, l’agitation des usines, l’activité fourmillante des ports. Les arts visuels pénètrent plus que jamais l’espace quotidien, le lieu public, l’univers des machines et des dispositifs productifs, transformant les acteurs modestes en protagonistes importants. Dans la
deuxième moitié du XIXe siècle, la force, la vitesse deviennent insensiblement les inévitables compagnes de la représentation du mouvement. Les loisirs, le sport ajoutent même une dynamique jusque-là inconnue. Plus largement, le réalisme magnifie le règne de la technique et de l’industrie, celui de l’activité du corps aussi, de ses investissement et de ses rendements.