L’expression est une dimension centrale du mouvement au-delà de sa seule fonctionnalité. Elle est depuis toujours travaillée comme signe, elle oriente la sociabilité, la communication. Elle est code dans la peinture antique déjà, dans la peinture médiévale surtout : les gestes, précis et normés ont un sens et peuvent même traduire un sentiment. Ils deviennent autant de rituels dans une culture où l’alphabétisation est peu partagée. À partir du XVII e siècle dans la peinture dite classique, une insistance toute particulière sur l’âme, plus que jamais « pilote en son navire », donne au thème de l’expression, qui s’apparente à
un message venu de l’intérieur, une force intensifiée. Le visage et son jeu de physionomie y trouvent une profondeur renouvelée ; émotions et passions nuancent l’esthétique de traits jusque-là ignorés.