Le monde islamique médiéval nous offre les premiers exemples d’impressions réalisées en dehors de la Chine, des siècles avant Gutenberg. Les utilisations précoces de ce médium sont surtout documentées pour des images et des textes considérés comme accordant une bénédiction ou une protection, ce qui met en évidence une relation probable entre efficacité et techniques d’impression, d’estampage ou d’estampillage. L’adoption de nouvelles technologies – telles que la lithographie et la photographie – pour la reproduction d’images dévotionnelles dans le monde islamique a partir de la fin du 19e siècle pourrait donc être considérée comme un prolongement des pratiques variées d’impression et d’estampage, voire un aboutissement, plutôt qu’une rupture. Mais ces techniques ont également fait l’objet de vives controverses, qui remettaient en cause la validité même de pratiques qui avaient prospéré durant des siècles.