Considéré comme le plus brillant des peintres à la suite de Caravage et comme l’un des plus grands artistes français, Valentin de Boulogne (1591-1632) passa l’essentiel de sa carrière à Rome, où il reçut de prestigieuses commandes des papes ; son oeuvre fut aussi collectionnée par les puissants, au premier rang desquels figurent Mazarin et Louis XIV, et servit de modèle tout au long du 19e siècle à des maîtres aussi différents que David ou Courbet. Aussi libre que Caravage, mort lui aussi dans la fleur de l’âge, il reprend à son devancier un réalisme dramatique, le clair-obscur et des thèmes (tavernes, concerts, martyrs et saints…), mais il les transfigure par un sens inédit à la fois du grandiose et de la mélancolie ainsi que par une sensibilité à la couleur d’inspiration néo-vénitienne. Le Louvre, qui possède la plus riche collection au monde d’oeuvres de l’artiste, s’est associé au Metropolitan Museum de New York pour la première monographie dédiée à la figure la plus importante du mouvement caravagesque en Europe.