Les récentes controverses sur la représentation du Prophète Muhammad se sont focalisées sur les peintures figuratives. Ces dernières, néanmoins, étaient relativement rares et circulaient dans un milieu restreint. Le Prophète était généralement représenté de manière métonymique, par des images de l’empreinte de ses pieds ou de sa sandale par exemple. La relique la plus célèbre de la sandale du Prophète se trouvait conservée à Damas, de laquelle des images furent fabriquées en traçant le contour sur papier ou sur parchemin. Ces tracés du contour de la relique furent à leur tour copiés, générant une série d’images en chaîne, dont on croyait qu’elles pouvaient transmettre le pouvoir protecteur de la relique d’origine. Le phénomène soulève de nouveau la question de la nature des images, des copies et de leur médiation à la veille de la modernité.