Trouver des ressourcesPour préparer votre visite en autonomieSe former et transmettre | Trouver des ressources | Arts de l'Islam
Le Louvre met à disposition des encadrants de publics de l'éducation, du champ social, de la santé et du handicap des ressources pédagogiques pour les accompagner dans la préparation de leur visite en autonomie.
Arts de l'Islam (12)Affichage :Arts de l'Islam
Arts de l'Islam
A la découverte des Arts de l'Islam
On parle d’Arts de l’Islam pour désigner la production artistique des cultures du monde islamique. Ce pan extrêmement vaste de l’histoire de l’art s’étend dans les collections du musée du Louvre de la naissance de la religion musulmane en 632, jusqu’au 19e siècle. L’espace géographique concerné par nos collections se déploie sur trois continents, de l’Espagne à l’Inde, en passant par l’Afrique du Nord et l’Égypte.
Les œuvres, produites dans leur majorité pour les élites de grandes villes du monde islamique, sont issues de contextes civils, religieux ou funéraires. Ce sont principalement des objets mobiliers ou des éléments de décor architectural.
Au cours de leur histoire, certains d'entre eux ont appartenu aux collections royales françaises ou à des trésors d'église; d'autres ont été collectionnés par des amateurs ou découverts dans des fouilles archéologiques à partir du 19e siècle.
Cette collection, qui aujourd'hui encore ne cesse de s'enrichir, se déploie sur deux niveaux, de manière chronologique, géographique et thématique.
L'Islam, à la fois religion et civilisation, naît de la révélation au prophète Muhammad d'un nouveau monothéisme et, conjointement, de la fondation d'un premier État en Arabie.
En 622, l'exil (« Hégire », en arabe) du Prophète, de la Mecque à Médine, marque le début du calendrier musulman.
En 632, à la mort du prophète, l'Arabie est unifiée et la nouvelle religion s'est imposée. De 632 à 66o, quatre successeurs (califes, en arabe) élus engagent la conquête de vastes territoires pris aux vieux empires perse et byzantin.
Dans la seconde moitié du 7° siècle, l'unité des Arabes est mise à mal par deux guerres civiles; elles ouvrent la fracture entre shiites et sunnites qui sera définitive au 9° siècle.
La grande famille mecquoise des Umayyades l'emporte et établit une dynastie héréditaire (661-750). Les Umayyades installent leur capitale hors d'Arabie, à Damas, et mettent en place les outils d'un pouvoir impérial: normalisation de l'écriture arabe, arabisation de l'administration, réforme monétaire, unification des poids et mesures, etc.
Le califat umayyade achève la première vague des conquêtes islamiques. En 750, l'empire atteint pour trois siècles son expansion maximale: de Narbonne en France jusqu'à Samarkand en Asie centrale et à Multan au Pakistan.
C'est alors que les Umayyades sont renversés et massacrés par des rivaux, les Abbassides, qui font valoir leurs droits de parents du Prophète.
En 762, les Abbassides déplacent le centre de gravité du califat vers l'est et fondent, sur les terres de l'ancien empire perse, une nouvelle capitale: Bagdad. La ville atteint dès le 9e siècle les dimensions de Rome ou de Constantinople à leur apogée. Les Iraniens prennent une place décisive dans l'administration et dans la culture de l'empire.
Dans les trois siècles qui suivent, les conversions à l'islam se multiplient, surtout en Iran; mais l'autorité centrale se désagrège aux marges de l'empire: en Espagne où un califat rival apparaît en 929, au Maghreb, en Asie centrale, etc. La menace principale pour les Abbassides vient de la montée du shiisme. Un califat shiite (les Fatimides), parti d'une base tunisienne, s’empare de l’Egypte, de la Syrie et de l'Arabie (La Mecque et Médine) et fonde Le Caire en 969.
Vers l'an mil, le triomphe du shiisme semble imminent.
Dans le cours du 11e siècle, un nouveau modèle de pouvoir succède au califat. Durant cette période, le rôle des Turcs, à l'est, et des Berbères, à l'ouest, est essentiel.
À l'ouest, si l'Islam s'étend en Afrique noire sous l'impulsion des dynasties berbères, il perd ailleurs du terrain. En Espagne, les « Francs » (Occidentaux) entament la Reconquête après l'effondrement en 1031 du califat à Cordoue. Tolède tombe et l'Islam recule alors de façon irréversible dans la péninsule ibérique. La Sicile est reprise par les Francs. Enfin, les croisés, lancés vers l'Orient, s'emparent de Jérusalem (1099).
À l'est, à partir de 1055, une tribu turque venue d'Asie centrale, à peine convertie à l'islam, fait la conquête de Bagdad. Elle met sous tutelle le calife. Un nouvel homme fort issu de ses rangs s'impose: le sultan; il exerce les fonctions militaires et le pouvoir de fait; son autorité s'étend de l'Asie centrale jusqu'à la Syrie. Il combat le shiisme et promeut le sunnisme.
Installés à Bagdad, les Turcs lancent la conquête de l'Anatolie. D'autres Turcs consolident et étendent la présence islamique en Inde, le sultanat de Delhi naît. Le 11e siècle est marqué par l'émergence d'une nouvelle langue littéraire écrite: le persan. On doit au poète persan Ferdowsi son premier chef-d'œuvre : « Le Livre des rois ».
Vers 1150, à l'est, l'autorité centrale du sultanat disparaît. Mais des souverains militaires recommencent le combat contre le shiisme. En 1171, l'un des leurs, Saladin, met fin au califat shiite établi au Caire puis reprend Jérusalem (1187). À sa suite, sa famille règne sur l'Egypte et la Syrie. La capitale politique de leur État est au Caire.
À l'ouest, après 1085, des dynasties berbères successives unissent pour la première fois l'Espagne arabe et la plus grande partie du Maghreb. Marrakech est leur capitale.
Le 12e siècle achève la séparation politique entre la part orientale et la part occidentale de l'Islam, entre l'arabe et le persan. Vers 1200, à l'est, une nouvelle invasion se prépare alors que l'Orient bénéficie d'une stabilité relative. À l'ouest, la Reconquête se poursuit: Séville et Cordoue sont perdues.
À l'est, au début du 13e siècle, une gigantesque vague d'invasion initiée par les Mongols de Gengis Khan déferle sur la Chine, le monde islamique et l'Europe orientale. Dans les terres centrales de l'Islam (Irak, Iran, Asie centrale), les ravages sont immenses et durables. En 1258, Bagdad est prise; sa population et la famille des califes abbassides sont exterminées au terme de quatorze jours de massacre.
Les Mamlouks (1250-1517) dominent l'Egypte et la Syrie; ce sont des eselaves soldats, recrutés enfants dans les steppes d'Asie centrale ou dans le Caucase; ils forment un régime singulier et pourtant durable qui fait du Caire la plus grande ville de tout le monde islamique.
Les dynasties berbères du Maghreb ne résistent guère à la poussée de la reconquête hispano-portugaise. En 1492, la chute de Grenade marque la fin de l'Espagne arabe.
La période est dominée par les conséquences de l'invasion mongole dont l'élan se brise en 1260 face au régime militaire des Mamlouks. Ce coup d'arrêt consacre la séparation entre un monde parlant persan à l'est et un monde plus réduit, de langue arabe, à l'ouest (Egypte, Syrie, Maghreb et Espagne arabe).
À partir de 1347, la peste ravage l'ensemble du monde islamique, plus durablement que l'Europe. La mort est partout. C'est l'âge du plein essor d'un mouvement mystique et missionnaire connu sous le nom de soufisme; entre le 13e et le 15e siècle, il convertit tant les majorités rurales que les élites du pouvoir, turco-mongoles en particulier.
À l'est, en Iran, le pouvoir mongol disparait vers 1330. Son principal héritier est Timur le boiteux (Tamerlan, 1370-1405). Il soumet à nouveau la part orientale du monde islamique aux massacres et aux ravages; en revanche, ses successeurs sont des mécènes éclairés des arts et des sciences. Ils dominent le monde iranien du 15e siècle sans pouvoir maintenir leur empire.
Les vieilles terres centrales de l'Islam sont exsangues. Mais des États neufs s'édifient sur des terres de conquête récente; les sultans de Delhi étendent leur domination au deux tiers de l'inde au milieu du 14e siècle; les Ottomans s'emparant des Balkans et prennent Constantinople en 1453
Ils écriront une nouvelle page de l'histoire islamique du 16e au 18e siècle.
Le 16° siècle marque un apogée pour le monde islamique qui comprend alors environ 30 % de la population mondiale.
À un morcellement politique qui avait prévalu pendant des siècles succède une carte dominée par trois empires. À l'ouest, les Ottomans ajoutent aux Balkans et à la Turquie, déjà conquises, le monde arabe-à l'exception du Maroc-et une bonne part de l'Europe orientale et centrale.
À l'est, en Inde, la dynastie des Moghols unit à partir de 1526 les états islamiques indiens et finit par étendre sa domination à la presque totalité du sous-continent au 17e siècle.
Entre ces deux puissances, l'Iran est conquis par les Safavides (1501-1722) qui imposent, pour la première fois dans ce pays, le shiisme comme religion d'Etat.
L'immensité des territoires contrôlés suppose une rigoureuse organisation administrative. Le persan est devenu partout la langue dominante de culture.
Le faste est le maître mot des 16e et 17e siècles. L'admiration des Européens s'exprime sans réserve à propos de la grande place royale d'Isfahan, contemporaine de la place des Vosges à Paris, mais bien plus vaste. En Inde, les voyageurs occidentaux considèrent d'emblée le Tai Mahal (Agra) comme une merveille sans égale. Partout, la présence occidentale se fait plus forte avec le développement de compagnies marchandes qui assurent peu à peu à l'Europe la maîtrise du commerce mondial.
Au temps des succès militaires, éclatants au 16e siècle, va succéder une période de difficultés dès la fin du 17e siècle. En 1683, l'échec des Ottomans devant Vienne révèle à l'Europe la faiblesse de l'Orient islamique; il est distancé techniquement et scientifiquement. L'Empire ottoman tente de se réformer dès le 18e siècle. Mais l'expansion européenne se poursuit.
En 1798 Bonaparte lance l'expédition d'Égypte qui est militaire mais aussi scientifique ; elle fonde l'égyptologie et les premières connaissances sur les monuments arabes du Caire; elle donne aussi le coup d'envoi d'un ordre nouveau sous l'impulsion des élites ottomanes. Le 4 mai 1799, les Anglais affirment leur suprématie sur l'Inde par la victoire de Seringapatam.
Dans la Cour Visconti
Découvrez les Arts de l'Islam
Préparez votre visite
Suivez Yannick Lintz, directrice du département des Arts de l'Islam, à la découverte de quelques-uns des chefs-d'œuvre de l'art islamique conservés au Louvre !
Un passé pour un présent
Ce dossier pédagogique réalisé dans le cadre d'une exposition vous donne les éléments d’une connaissance objective de la civilisation islamique et de l’histoire de ses relations avec l’Europe. Il vous présente les différents foyers de l'Islam, une chronologie de l'Islam, les principales œuvres des collections des Arts de l'Islam, et enfin un lexique et des ressources complémentaires.
Arts de l'Islam. Un passé pour un présent
Dossier pédagogique
Rencontre avec un chef d'œuvre : Panneau à la joute poétique
Dans un luxuriant jardin, quatre personnages, trois hommes et une femme, se délassent. Ils sont habillés à la mode iranienne du 17e siècle et portent de longues tuniques aux couleurs chatoyantes, avec une ceinture plissée nouée à la taille.
Panneau à la joute poétique
Dossier pédagogique
Pour aller plus loin
Toutes les oeuvres du Département des Arts de l'Islam
Explorez les collections
Tous les médias sur les Arts de l'Islam
Vidéos, conférences, colloques, podcasts, jeunesse...