En lien avec l’exposition « Théâtre du pouvoir » (Aile Richelieu, Petite Galerie, jusqu’au 2 juillet 2018)
À l’occasion de la publication de : F. Barbe, B. Beillard et G.-M. Leproux, Léonard Limosin. Les retables de la Sainte-Chapelle, Louvre Éditions, collection Solo, 2018.
Les deux panneaux de retable exécutés par Léonard Limosin en 1553, destinés à orner la chapelle haute de la Sainte-Chapelle de Paris, figurent au rang des chefs-d’œuvre du département des Objets d’art. Ils représentent la Crucifixion et la Résurrection du Christ, accompagnées par des médaillons illustrant quatre scènes de la vie du Christ, et les portraits de François Ier et Claude de France sur l’un, Henri II et Catherine de Médicis sur l’autre. Pour mettre au point cette riche composition iconographique, l’artiste utilise des modèles uniques en puisant dans ses propres créations, mais il s’adresse également au peintre italien Nicolò dell’Abate.
Au-delà de leur valeur artistique, ces pièces sont également exceptionnelles par l’importance de la documentation conservée à leur sujet : depuis leur commande par le roi Henri II, jusqu’à leur entrée au musée du Louvre en 1816, en passant par l’histoire mouvementée qu’elles connurent pendant la Révolution. Les panneaux ornent alors le piédestal du tombeau de Diane de Poitiers magnifiquement mis en scène au musée des Monuments français, ouvert par Alexandre Lenoir en 1795. Grâce à l’intérêt qu’il suscite, le retable bénéficie d’une campagne de dessins qui nous apporte des informations essentielles sur l’état de conservation des plaques émaillées au moment de leur première restauration, en 1799. Cette pièce majeure de la Renaissance française a bénéficié d’une nouvelle restauration, par Béatrice Beillard et Agnès Gall-Ortlik, en 2017.